Editos diocésains Laïcité… et si nous parlions de Dieu !

Laïcité… et si nous parlions de Dieu !

Édito « Église de Digne » mars 2018
Dans notre pays, et peut-être plus largement dans nos sociétés occidentales, il devient parfois incongru, semble-t-il de parler de Dieu ! Au nom d’une laïcité mal comprise ou mal utilisée, parler de Dieu semble n’appartenir qu’au domaine privé, avec suspicion s’il déborde dans le champ public…
Or la laïcité de notre République désigne d’abord la neutralité de l’État et son indépendance vis-à-vis des religions. En se déclarant laïc, l’État souligne qu’il n’est inféodé à aucune religion, ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas de relations avec elles. Aucun citoyen ne doit être discriminé à cause de sa croyance ou de sa religion. C’est une laïcité de respect !
En France la mission de la République est ainsi d’assurer la liberté de conscience, la liberté de religion, et de garantir aux religions leur expression publique. La seule restriction que met la loi [celle de 1905] à l’expression publique des religions, est le risque de trouble à l’ordre public.
Ce n’est donc pas en voulant exclure les expressions religieuses ou les différences, et en les renvoyant à l’espace privé, voir à la conscience de chacun, que nos sociétés démocratiques feront grandir la fraternité. Mais c’est au contraire en facilitant la rencontre, la découverte mutuelle et le dialogue qu’elles y contribueront le mieux.
Comme le soulignait le Cardinal Ricard dans son journal diocésain : « La laïcité est ce code de bonne conduite qu’élabore une société pluraliste. Ce code implique liberté de conscience, distinction de la loi religieuse et de la loi civile, volonté de ne pas imposer de façon autoritaire à l’ensemble de la société ses propres convictions religieuses, ajustement de ses propres revendications avec celles des autres. Cette vie ensemble appelle un vrai travail d’édification. C’est un défi. C’est aussi une belle aventure, où chacun est appelé à apporter sa pierre. Et de cette aventure nul n’est exclu. Les catholiques sont respectueux de la laïcité, de cette “saine laïcité” dont parlait, après le pape Pie XII, le pape Jean-Paul II, une laïcité, non de peur et de défiance, mais de dialogue et de respect, une laïcité qui distingue les domaines mais appelle chacun à être acteur de fraternité, non en dépit de sa religion, mais bien au cœur même de sa foi religieuse ».
Aussi n’hésitons pas à parler de Dieu… notre monde en a tant besoin !
Vivons et témoignons de la joie de nous savoir infiniment aimés de Dieu, et n’hésitons à partager cette joie !