Editos diocésains Liberté, dépendance, dédain…  Quel lien avec les nouveaux moyens de...

Liberté, dépendance, dédain…  Quel lien avec les nouveaux moyens de communication ?

Editorial juin 2017

Le vendredi 26 mai, tous les prêtres de notre diocèse se retrouvaient pour une journée de travail et de réflexion autour de cette question des nouveaux moyens de communication que sont internet, le smartphone, les réseaux sociaux…

Ils envahissent peu à peu notre quotidien avec pour ambition de nous aider… au risque cependant d’en devenir esclaves voire de les rejeter ! Tous nous sommes concernés, prêtres compris ! La part qu’ils prennent dans notre vie mérite que l’on s’arrête pour voir la place que je leur donne, ou qu’ils prennent dans ma vie de chrétien.

Certes ils nous apportent de multiples avantages, rapidité, étendue de l’information, immédiateté des nouvelles, facilité de contact, amplitude des liens personnels ou multiples, organisation facilitée, ouverture au monde et à de multiples connaissances… Mais ils ne sont pas sans danger : dépendance ou perte excessive de temps, absence de rencontres personnelles, facilité d’une réponse “à distance”, addiction à des sites ou à des jeux, risque “d’une toute puissance” ou d’un orgueil, … Ils peuvent aussi, pour les plus anciens ou les moins “branchés” d’entre nous, engendrer une incompréhension qui nous fait nous éloigner de ces moyens, … et parfois de ce que vivent nos contemporains !

Comment gérer cette question ? Y-a-t-il une manière “chrétienne” de les utiliser ?

Quelques éléments de réponses suite à cette journée d’échange :

Ils restent de l’ordre d’un moyen, c’est-à-dire qu’ils sont là pour nous aider, pas pour nous absorber… il faut donc en rester maîtres et les utiliser à leur juste place, sans se laisser envahir. Ils cherchent parfois à susciter une habitude et une fuite en avant… à nous de travailler cette éventuelle addiction.

Ils m’ouvrent à de multiples informations, partout dans le monde, sur n’importe quel sujet ou sur n’importe qui. Est-ce nécessaire ? Dois-je tout connaître et tout savoir ? Cela ne m’entraîne-t-il pas dans un sentiment de toute puissance”, bien loin de la simplicité chrétienne ?

L’immédiateté est-il toujours un avantage ? Le Pape nous rappelle que “le temps est supérieur à l’espace”, c’est-à-dire qu’un processus doit se dérouler à son rythme. L’accompagnement des personnes, l’amitié, la croissance dans la foi, la prière, les rencontres interpersonnelles… doivent prendre du temps. L’immédiateté peut être une fuite du réel ou de la rencontre avec l’autre.

Faut-il pour autant les dédaigner ? Non car ils sont le quotidien de beaucoup de mes contemporains, et un moyen de les rencontrer ; ils peuvent de plus me rendre de multiples services et me permettre d’aider les autres. S’en éloigner systématiquement pourrait me couper de différents liens ou contacts en vue de l’évangélisation. Un moyen doit simplement rester à sa juste place (et non devenir une fin), à moi d’y travailler…

Le temps que j’y passe est-il perdu pour ma relation avec Dieu ou avec les autres ? C’est un risque certain ! Il est plus facile de rester devant un écran que d’entrer dans une relation personnelle… et pourtant je suis fait pour cela ! Ma vie ici-bas prépare ma vie éternelle… ce sont les actes de charité (même cachés) qui l’enrichissent, pas mes heures sur le web ! Combien de temps devant mon écran et combien devant la Parole de Dieu ?

Le risque de se centrer sur soi, dans un individualisme coupé du monde est aussi un danger certain. Sur le web je suis le maître… tant de ce que je regarde, que du temps que j’y passe ou de ce que je fuis. Les liens sont souvent virtuels, la charité elle, ne l’est jamais !

A nous de faire le point… devant le Seigneur ! Je peux le faire seul, je peux aussi me laisser interpeller par l’autre avec qui je partage ces quelques réflexions…

Que le Saint Esprit, en ce temps de Pentecôte, nous éclaire sur ce qui est juste et bien !