Écouter la parole de Dieu… pour en vivre !
“ Ma parole qui sort de ma bouche, dit le Seigneur, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plait, sans avoir accompli sa mission ” (Isaïe 55,11). C’est la promesse de Dieu lui-même… Alors, il me faut apprendre à y répondre avec le prophète Samuel : “ Parle Seigneur, ton serviteur écoute…” (1 Samuel 3,10).
Chers amis,
Voici que je viens vous rejoindre chacun personnellement, pour vous inviter à une expérience importante et fondatrice ! À une proximité toujours renouvelée avec Dieu lui-même, à une véritable amitié avec Lui… à un cœur à cœur autour de la Parole de Dieu.
– Oui, nous avons un trésor près de nous… et nous l’oublions
si souvent !
– Nous nous sentons parfois seul ou perdu… et Dieu frappe à la porte de notre vie sans que nous lui prêtions toujours attention !
– Nous aimerions parfois entendre Dieu, le connaître ou le voir… et la Bible nous le permet !
– Nous souhaiterions découvrir la miséricorde et y goûter…
et voici que Dieu vient planter Sa tente parmi nous, Lui qui est
la Miséricorde !
– Nous ne savons pas toujours quelle “bonne décision” de vie prendre… et le Seigneur, comme Il le fait depuis des siècles,
nous rejoint personnellement pour nous guider !
– Nous ne savons pas prier… et c’est Lui qui vient nous apprendre !
– Nous avons du mal à aimer en vérité… et Le Seigneur lui-même vient nous enseigner !
Le but de l’invitation que je vous adresse aujourd’hui est d’initier des petites fraternités autour de la Parole de Dieu… partout où cela est possible dans notre diocèse. Nous ferons ainsi comme dans les premiers temps de l’Eglise, lorsque les disciples se réunissaient avec la Vierge Marie pour partager sur ce qu’avait dit et vécu Jésus ! Certains le font déjà… réjouissons-nous !
J’ai souhaité cette invitation pratique et directement utilisable. Vous en trouverez les principaux éléments dans les paragraphes suivants.
La Parole de Dieu ?
Qu’est ce que la Parole de Dieu ?
C’est Dieu qui vient me parler…
Cette Parole, rassemblée dans la Bible (Ancien et Nouveau Testament) nous est déjà en partie familière par les lectures habituelles de la Messe. Je vous invite à aller plus loin et à devenir familier et amoureux de ces textes. L’Église nous enseigne que Dieu s’y révèle, que le Saint Esprit a inspiré ces textes ; plus qu’une simple histoire, c’est la rencontre avec Quelqu’un qui m’aime et veut me le dire ! La Parole de Dieu c’est Jésus-Christ, Verbe incarné, annoncé et attendu dans l’Ancien Testament, rencontré et révélé pleinement dans le Nouveau Testament. Cette Parole est un chemin de vie sur lequel Dieu vient à la rencontre de chacun de nous pour lui permettre de Le suivre : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14,5).
La Parole de Dieu est donc la référence fondamentale de notre foi et de notre vie de chrétien. Et nous l’ignorons presque… Alors, n’hésitons-pas, plongeons nous dans la Bible, nous allons en être émerveillé ! L’Eglise est là pour m’y aider et me guider…
« Et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous… » (Jean 1,14) ; C’est le grand Mystère de notre Foi, il prend corps devant nous dans l’Écriture…
Pourquoi se rassembler
autour de la Parole de Dieu ?
Plusieurs points peuvent l’expliciter
• Tout d’abord pour écouter Dieu me parler et nous parler ! La Parole de Dieu, c’est vraiment Dieu qui me rejoint, là où je suis, et qui me parle, seul ou en groupe. C’est Sa Parole pour moi aujourd’hui !
« Donne-moi Seigneur, un cœur qui écoute…» (1 Roi 3,9), priait le roi Salomon. Que nous ayons tous ainsi ce cœur attentif à discerner la volonté de Dieu, et avide de la mettre en œuvre…
• Se rassembler parce que tout au long de son histoire l’Église est toujours repartie de la lecture et de la méditation de la Parole de Dieu. Aujourd’hui comme hier, c’est cela qui va nourrir ma conversion et dynamiser l’évangélisation. Dieu veut se donner ainsi pour que je grandisse dans la joie de me savoir aimé de Lui. Dieu conduit toujours et n’abandonne jamais son peuple ! Aujourd’hui, alors que notre société se déchristianise très vite, n’est-ce pas le bon moment ? La Parole de Dieu vient me convertir et me pousse à évangéliser… c’est notre mission aujourd’hui !
• Pour mieux connaître le Seigneur en vérité, et établir une vraie relation personnelle avec Lui. C’est le but de notre vie à chacun, et cela peut toujours grandir et s’approfondir ; c’est cette intimité qui me fait vivre et je dois toujours la nourrir. Cela va nous guérir de toute vision seulement humaine des choses, de toute rancœur ou de toute polémique, et nous centrer sur l’essentiel.
• Découvrir Dieu dans Sa Parole et la mettre en pratique est une des missions du chrétien… pourquoi ne pas le faire ensemble dans un contexte fraternel ? Cela ne demande aucune compétence, simplement se mettre à l’écoute de Dieu ! « Parle Seigneur, ton serviteur écoute…» disait le jeune Samuel (1 Samuel 3,10) ; le plus difficile est parfois de savoir écouter… surtout s’il s’agit de Dieu !
Qu’est ce qu’une petite fraternité ?
C’est un groupe de 3 à 6 personnes qui se réunit régulièrement pour se mettre à l’écoute du Seigneur à travers Sa Parole
C’est finalement très simple !
Ce groupe peut se mettre en place entre amis, voisins, paroissiens, mamans, jeunes, personnes plus âgées… Tout est possible, quel que soit l’âge ou la vocation ! Il suffit de rassembler ses amis, ses proches… ou ceux que je ne connais pas encore mais qui cherchent Dieu (ceux de mon quartier, de mon village, de mon immeuble, de ma communauté…).
Il s’agit ainsi de former, dans la mesure du possible, un petit groupe stable qui se réunit à intervalle régulier (chaque semaine est certainement le mieux, tous les 15 jours, chaque mois…) pour écouter la Parole de Dieu et partager fraternellement. Plus cela est régulier et fréquent, meilleur c’est, et plus cela portera du fruit !
Trois mots clés constituent ces fraternités : Parole de Dieu (écoutée et méditée), Fraternité (amitié fraternelle partagée), Prière (avant de partager et pour porter les intentions les uns des autres). Les trois s’articulent et se complètent, mais ils doivent toujours être présents.
Afin que tout soit transparent et pleinement ecclésial, je vous engage à prévenir votre curé lors de la mise en place d’une telle fraternité.
Comment faire concrètement ?
Chaque rencontre, qui dure au moins une heure et à lieu où cela est le plus simple, se déroule en quatre temps. Une des personnes de la fraternité mène la rencontre (déroulement, prise de parole, prochaine rencontre, liens…). Il faut se donner un déroulement clair que l’on suit fidèlement (même si on peut l’améliorer de temps en temps).
1- Prier tout d’abord pour demander à l’Esprit Saint de nous éclairer et de nous conduire, pour se mettre en présence de Dieu qui vient nous rencontrer… On choisit une prière simple mais profonde, on entre dans le silence du cœur, on loue (ou on chante !) la bonté de Dieu… Ce temps en commun dure… le temps qu’il faut !
2- Lire la Parole de Dieu (deux ou trois fois) lentement et à haute voix, puis après un temps de méditation silencieuse, partager.
Quelle Parole de Dieu choisir ? Un passage court : l’évangile du dimanche suivant (c’est souvent le mieux), celui d’aujourd’hui, un livre de la Bible (évangile de Luc, de Marc, livre de Tobie…) que nous lisons en entier morceau par morceau… tout est possible. On peut aussi se faire aider et guider dans ce choix (éviter d’ouvrir la Bible au hasard).
Comment partager ? Lire lentement le texte choisi au moins deux fois, par des personnes différentes. Prendre un temps de silence pour la relire chacun pour soi silencieusement. Puis partager : comment résonne-t-elle dans ma vie aujourd’hui ? Quel mot, quelle phrase me touche plus particulièrement ? Qu’est ce qu’elle me dit, nous dit aujourd’hui ? Qu’est ce que je découvre de Jésus, de son amour ? Qu’est ce que je vois (dans la scène qui se déroule) ? Comment cette Parole me fait grandir dans la Vérité ? Qu’est ce qu’elle m’apprend sur les autres ? Qu’est-ce que j’en retiens pour moi, pour notre petit groupe, pour l’Eglise ? Avec quoi vais-je repartir ? (un mot, une phrase, une intention, une action de grâce…) .
3- Porter dans notre prière telle ou telle intention, les nôtres et celles de notre paroisse, de nos familles, des malades, de l’Eglise, du monde… Partager ainsi simplement les uns à la suite des autres, dans un climat de prière, en séparant chaque intention par un refrain. Partager suite à ce que nous aura inspiré la Parole de Dieu reçue aujourd’hui…
4- Prendre un temps fraternel pour terminer : échange, goûter… C’est aussi très important ! Partager la joie de nous savoir aimés de Dieu… et se stimuler dans l’envie d’en témoigner autour de nous.
Et après ?
Il faut surtout persévérer… la fidélité est la plus belle caractéristique de l’Amour vrai…
N’ayons surtout pas peur de laisser la Parole de Dieu faire son œuvre en nous, et réveiller en nous les appels du Seigneur… La Parole de Dieu me pousse toujours à agir (dans ma propre vie et envers les autres). Elle va m’inviter à des changements de vie, à de vraies conversions ! Laissons-la faire son œuvre…
Une petite fraternité est comme une cellule… elle est aussi appelée à grandir puis à se diviser pour donner naissance à deux petites fraternités ! Soyons missionnaires… Il ne s’agit pas de rester “bien au chaud” dans un groupe fermé, mais de grandir pour mieux partager ! Ancrés dans votre paroisse et en communion avec le diocèse, n’hésitez-pas à prendre contact avec votre curé, à partager avec lui, à écouter ses conseils, à lui suggérer les appels de l’Esprit entendus…
Ces petites fraternités sont appelées à devenir des lieux sources, autour de la Parole de Dieu, des lieux de vie fraternelle et de prière… pour votre paroisse et pour tout le diocèse !
Voilà ce que je voulais bien simplement partager avec vous. L’essentiel de notre vie est dans cette relation familière et régulière avec Dieu. C’est là aussi la source de la vraie Joie ! Cela nous guérit de nos tristesses, de nos jalousies, de nos rancœurs, de nos pauvretés… La Parole de Dieu, accessible à chacun, va nous introduire de façon admirable dans cette communion avec Dieu.
Ma prière vous rejoint et vous accompagne pour cette “expérience” autour de la Parole de Dieu. Que la Vierge-Marie, qui a engendré le Verbe, nous aide à vivre de Lui au quotidien.
En grande communion.
Les yeux fixés sur Jésus-Christ…
Nous venons de commencer le temps de carême, tôt cette année ! Les prêtres, les diacres et les religieux, ainsi que tous ceux qui récitent l’office de l’Eglise, commencent alors leur journée par cette phrase, la première de l’office : “les yeux fixés sur Jésus-Christ, entrons dans le combat de Dieu”. C’est l’invitation que le carême nous fait : nous tourner vers Jésus pour le choisir librement mais de tout notre cœur ! Oui Seigneur, Tu sais bien que je t’aime… malgré mes pauvretés et mes péchés, comme le criait l’apôtre Pierre après son reniement.
Jésus est la Miséricorde, il est vraiment l’Amour du Père qui a pris chair au milieu de nous, pour nous. Plus je me tourne vers Lui, plus je me converti au sens exact du mots, plus je vais le voir pour mieux le connaître et l’aimer. Ultimement c’est Son amour qui m’attire, même si je ne m’en rends pas compte, car c’est toujours Lui qui a l’initiative… malgré mes efforts (certainement louables) ou les prières de ma communauté qui me portent (plus “puissantes” que je l’imagine). C’est bien Lui, Jésus qui m’attire mais Il me laisse le choisir librement, car il me respecte infiniment.
Je vous propose trois mises en œuvre concrètes durant ce temps de carême, pour suivre Jésus davantage, pour se laisser toucher par Lui :
- Œuvrer pour qu’un amour de charité (qui vient de Dieu) toujours plus grand se vive entre nous ! “Voyez comme ils s’aiment !” disait-on des premières communautés chrétiennes ! C’est déjà vrai avec ceux qui me sont proches, mon conjoint, ma famille, ma paroisse et mon curé, ceux avec qui je vis… Qu’un amour plus grand que l’habitude ou la rupture, me pousse vers l’autre pour l’aimer et ainsi le faire grandir et moi avec. Oui, que cet amour de charité jaillisse (par des gestes concrets) et nous réjouissent ! Que nous cherchions à nous donner les uns aux autres et à nous aimer en vérité…[“aimez-‐vous les uns les autres” nous demande Jésus). De plus, cela sera missionnaire et me tournera vers ceux qui en ont le plus besoin !
- Nous recentrer sur la parole de Dieu, c’est à dire mieux connaitre Dieu pour mieux l’aimer et vivre de Lui. Une proposition a été distribué à chacun en paroisse et se trouve aussi dans la revue « Église de Digne » de février 2016. À chacun de nous de la mettre en œuvre là où il est…
- Regarder chacun, en vérité et devant le Seigneur, le point principal à changer dans ma vie ! Demander d’abord au Seigneur de m’aider et de m’accompagner et, courageusement, mettre tout en œuvre pour y remédier : me réconcilier avec une personne proche ou plus éloignée, me corriger d’une addiction, être plus attentif à mes proches, prendre davantage de temps pour Dieu, donner du temps aux plus pauvres, apprendre à rendre grâce… Le sacrement du pardon peut aussi fortement m’aider sur ce point.
Choisir ainsi des aspects concrets peut m’aider si je m’y tiens. Je peux en prendre aussi en couple, en famille…
Bon carême à chacun ! Que le Seigneur nous donne la grâce de l’aimer davantage et de le faire aimer !
Bonne Sainteté à chacun… !
Se souhaiter les vœux est une tradition, disons-nous, peut-être parfois désuète ou formelle… mais c’est à chacun de la rendre plus vraie et plus féconde. Et comme cette tradition peut perdurer jusqu’à la fin janvier, profitons-en !
S’offrir des vœux, comme nous le faisons chacun en début d’année, est une façon de se tourner vers l’autre (de prendre conscience qu’il existe !) et de lui souhaiter quelque chose que nous pensons bien et bon pour lui. Cela peut-être très variable selon les personnalités de chacun…
Pour nous chrétiens, ceci est forcément lié à notre foi, c’est-à-dire à Dieu, à notre vision de l’homme, au sens que nous donnons à la vie, à l’avenir, à ce qui est bon… et donc à la Vérité des choses. Et la vérité nous entraine vers Jésus qui a dit “Je suis le chemin, la Vérité et la Vie”.
Alors que peuvent-être nos vœux ? Certainement de grandir dans une vie authentique avec Dieu. Certainement de vivre davantage dans la Vérité, au milieu d’un mode que ne la cherche pas mais qui la créé (ou la transgresse) au gré de ses désirs. Certainement de vivre davantage de Foi, d’Espérance et de Charité vraie. Certainement d’être davantage témoin auprès des autres de l’Amour de Dieu. C’est donc aussi grandir en sainteté…
En cette année de la Miséricorde, il est bon aussi de souhaiter grandir dans une vraie miséricorde ; mais la Miséricorde est elle aussi liée à la Vérité, car Jésus qui est la Vérité est aussi l’incarnation de la Miséricorde ! Et si la miséricorde est un amour jaillie du cœur de Dieu… la miséricorde est un appel à un amour plus vrai… c’est donc aussi un appel à la sainteté !
Finalement, ce qui résume peut-être le mieux les vœux, pour nous chrétiens, c’est de souhaiter grandir en sainteté ! Le souhaiter, non comme une œuvre humaine, laborieuse et délicate, mais comme l’accueil d’un don gratuit de Dieu… c’est beaucoup plus simple… et beaucoup plus beau !
Alors bonne sainteté à chacun… !
Ne craignez pas !
« Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle ! ». Ce sont les premiers mots adressés aux bergers la nuit de Noël, quelque part dans les environs de Bethléem…
Ils ont perçu immédiatement que quelque chose d’important venait d’advenir, et les premières paroles de l’ange (envoyé de Dieu) viennent les rassurer.
Ce qui vient d’arriver… la naissance toute proche d’un petit enfant, emmailloté et couché dans une mangeoire, veillé par Marie, sa mère et par Joseph. Tout peut sembler normal, sauf que ce petit enfant est le fils unique de Dieu, Dieu lui-même, venu habiter parmi nous ! Né à Bethléem, il est de toute éternité ; humblement couché dans une mangeoire, il est le Tout Puissant ; rejeté dans la nuit noire pour sa naissance, il est le Prince de la Paix ! Et cela, les gens humbles que sont les bergers le pressentent et s’en émerveillent…
« N’ayez pas peur, c’est lui le Sauveur du monde qui vient nous libérer de nos péchés et nous ouvrir le Ciel ! ».
Les mêmes anges viennent aussi s’adresser à chacun de nous : « Ne craignez-pas ! ». La bonne nouvelle est bien sûr aussi pour nous ! Le Sauveur annoncé vient aussi pour nous ! Et qui d’entre nous ne sent pas au fond de lui la nécessité d’être sauvé ? Qui ne perçoit que notre monde déboussolé a besoin d’un Sauveur ? Alors réjouissons-nous avec les bergers et avec les anges ! Ouvrons notre cœur et, comme eux, sachons nous émerveiller devant cette venue du «Dieu avec nous». Sachons l’accueillir, lui faire de la place, le laisser nous sauver… Ayons le courage de Lui dire « Oui, Seigneur, je t’aime, que Ta volonté soit faite, j’ai confiance en Toi ! ».
Jésus est aussi, précisait Jean-Paul II, la Miséricorde incarnée. Quand je cherche à savoir ce qu’est la miséricorde… il suffit de regarder, d’accueillir et de suivre Jésus ! Oui c’est Lui cet amour jailli du cœur du Père qui me rejoint moi qui suis pauvre et pécheur.
Que cette grande joie transforme nos vies et nos cœurs, qu’elle nous donne de profondes raisons d’espérer et illumine notre monde. Qu’en cette année de la Miséricorde, nous ouvrions largement nos cœurs et nos vies à Jésus, le Sauveur ! Que nous soyons de vrais artisans de paix… en annonçant le Prince de la Paix!
N’hésitons-pas nous aussi, comme les anges et les berges, à transmettre cette Bonne Nouvelle…
Belle et Sainte année à chacun !
Laudato Si !
La presse internationale et nationale a largement relaté l’événement, à savoir la dernière encyclique du Pape François intitulée “Laudato Si”. Tant par la personnalité de son auteur, que par le sujet abordé, à cause aussi du contexte international et d’une prise de conscience généralisée relatif à la question de l’écologie, ou de l’urgence des questions traitées,… ce texte a reçu un large écho. Prenons le temps cet été de nous y plonger ! Plus qu’un simple plaidoyer écologique, c’est une vision générale de l’homme lié à son environnement qu’il nous donne, en partant de ce qu’il est dans le dessein de Dieu et en nous donnant une large perspective.
Je voudrais souligner simplement quelques points saillants qui nous invitent à approfondir ce texte
Louer le Seigneur, c’est reconnaître son œuvre et sa juste place : Laudato Si (Loué sois-‐tu) ; c’est le cri d’ouverture de l’encyclique à la suite de Saint François. Le louer c’est déjà reconnaître son existence et son œuvre ! C’est aussi se rappeler que toute la création aspire au salut, c’est-à-dire est tendu vers la vie éternelle. Le Pape nous rappelle que nous sommes fait pour vivre de Dieu, le louer et grandir dans Son intimité. La louange est notre Vie ! Le sens de ce que nous sommes, de notre origine et de notre fin est en Dieu. Rendons grâce à Dieu pour ce don de la création, pour sa beauté (tout spécialement dans notre diocèse), et parce qu’elle nous dit quelque chose de Dieu.
Tout est lié. Ces trois mots reviennent comme un refrain tout au long de l’encyclique. Ils me semblent caractéristique de l’ampleur de vue du Saint Père et de l’angle original qu’il adopte. Le Pape souligne le lien entre notre relation avec le Créateur, avec la nature et avec les autres humains. ; on ne peut isoler une des parties. Et l’encyclique souligne aussi les liens entre l’espace et le temps, entre le niveaux biologique et géologique, entre le travail et le respect de la personne, entre l’art et l’écologie, entre la façon de vivre et le respect de la nature, entre notre foi et notre vision de l’homme et de son environnement… Bref simplifier ou isoler ne résoudra rien car “tout est lié”… La situation désespérée dans laquelle se trouve notre “Maison commune” ne pourra s’améliorer que grâce à un véritable sursaut, une vison globale de l’homme et de son environnement qui intègre une vraie vision. Si la nature est abîmée, l’homme est blessé, l’œuvre de Dieu est touchée…
Appel à la vigilance. L’encyclique est un appel fait à tout homme de prendre conscience du danger qui nous menace si nous ne faisons rien. Notre Maison commune est en danger ! Et le pape de citer les dangers économiques, financiers, écologiques, scientifiques, humains… Il insiste avec force sur le modèle économique suivi qui privilégie l’intérêt de certains sans voir le Bien commun, environnement compris. Les mots forts crient l’urgence d’une prise de conscience ; il nous invite à mesurer l’ensemble des conséquences de nos modèles (économiques, financier ou humains) et à avoir une vraie vision à long terme. Son appel en faveur des plus faibles et des plus pauvres doit réveiller nos consciences parfois assoupies !
Une anthropologie équilibrée à préserver. C’est une des clés de ce texte. Remettre l’homme et son action à sa juste place, vis à vis du Créateur, des autres hommes et de son environnement. Après avoir détaillé la place particulière de l’homme dans la création voulue par Dieu, dans l’histoire du Salut et dans la perspective de la vie éternelle, le texte détaille les excès d’un anthropocentrisme erroné : excès d’un paradigme technocratique ou économique “devenu fou”, relativisme devant la valeur de l’être humain, perte du sens du travail humain, fuite en avant des innovations biologiques, abandon des pauvres ou des plus faibles, société techniciste… Une véritable anthropologie de la relation est ainsi mise en œuvre, où l’homme a bien une place particulière, mais dans le respect de chacun.
Oui à une écologie intégrale ! C’est un chapitre entier de l’encyclique qui explicite ce concept d’écologie intégrale. L’écologie a des dimensions humaines et sociale précise le Saint Père. On ne peut isoler un seul aspect, tant dans l’analyse que dans l’action : “une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ». C’est bien à une vraie conversion que le Pape nous appelle !
« L’écologie étudie les relations entre les organismes vivants et l’environnement où ceux-‐ci se développent. Cela demande de s’asseoir pour penser et pour discuter avec honnêteté des conditions de vie et de survie d’une société, pour remettre en question les modèles de développement, de production et de consommation » explicite le Saint Père.
Éloge du Bien commun. Le sous titre est d’ailleurs ”Sur la sauvegarde de la Maison commune ”. Le bien commun, héritage de la Doctrine Sociale de l’Eglise est mis en avant avec force et ainsi appliqué à l’environnement. Le pape en rappelle la définition : « ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leur membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus apaisée ». Il précise présuppose le respect de la personne humaine avec des droits inaliénables, ordonnés à son développement intégral. Il souligne enfin la place de la famille lieu d’épanouissement principal de ce bien commun.
Appel à la sobriété… C’est un des points donnés comme une invitation à chacun. L’encyclique ne s’adresse pas qu’aux décideurs de notre monde… tous nous sommes concernés à notre échelle. Le pape nous invite à vivre une vraie liberté, à prendre les moyens, chacun à sa place, de respecter l’environnement et toute personnes. Il nous invite à l’audace de la sobriété, tant pour le respect d’autrui que pour trouver ainsi la vraie joie, la Joie de l’Évangile.
On pourrait souligner beaucoup d’autres points… Le mieux est de s’y plonger ! Dans un style simple et percutant le Saint Père nous guide. Commençons ainsi notre “conversion écologique” à laquelle il nous appelle…
Être pèlerin cet été !
L’été est un temps idéal pour partir en pèlerinage !
Peut-être suis-je en vacance ? Pourquoi ne pas en profiter pour rejoindre un sanctuaire voisin de mon lieu de villégiature ? Il y en a beaucoup… Un sanctuaire me plonge dans la vie et l’histoire d’une région : histoire religieuse, spirituelle, humaine, artistique, contemporaine… Un sanctuaire permet aussi, en famille, de faire un petit pèlerinage près d’un saint, de la Vierge Marie, d’un lieu “source”. C’est l’occasion de prendre du temps avec Dieu, de se plonger dans un climat de prière, peut-être de prendre un nouveau départ ! C’est aussi un lieu de catéchèse, de prière. Pourquoi ne pas en profiter pour se confesser ? Pour tous participer à l’Eucharistie (même en semaine !) ? pour ensemble prier Marie ? Pour confier des intentions – peut-être lourdes – et des actions de grâces ?
L’été est aussi un temps privilégié pour prendre davantage conscience que ma vie est un pèlerinage… vers le Ciel, c’est-à-dire vers Dieu (et donc avec Lui) ! L’été, j’ai parfois plus de temps, c’est l’occasion d’en prendre (d’en donner ?) pour Dieu ! Cela peut se faire seul, en couple, en famille. Prendre le temps de prier, de découvrir la Parole de Dieu (l’Évangile quotidien, un évangile en entier…), de redécouvrir le chapelet en famille, d’apprendre à connaître un saint, de relancer la prière du soir… Les plus jeunes ont souvent des bonnes idées ! Se poser et se reposer physiquement c’est très bien, que cela profite à ma vie spirituelle et ce sera encore plus fécond !
Un pèlerinage c’est aussi l’occasion de retrouver Dieu pour mieux retrouver les autres. La charité vient de Dieu, et si je le veux, elle peut m’enflammer et me pousser vers l’autre : « la charité nous presse ! » dit S. Paul (2Co 5, 14). Alors redevenons missionnaires ! Laissons déborder notre cœur ! Parfois un geste, un témoignage, une prière, une attention, l’expression sans honte de ma foi, l’offrande d’une épreuve… tout cela me pousse, me presse au nom du Seigneur. « Ce que je vous commande, dit Jésus, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 15, 17)…
Enfin c’est aussi l’occasion de se retrouver soi-même, de faire le point, de faire une opération vérité ! Cela passe peut-être par une bonne confession, par un temps d’Adoration, par le refus de tout mensonge, par un partage en couple, par un échange en famille (“qu’allons nous faire cette année en famille ?”)… Se mettre humblement et en vérité devant Dieu avec ses pauvretés, ses blessures, ses richesses et ses désirs de conversions. Ne pas hésiter à demander l’aide du Saint Esprit.
Être pèlerin, c’est prendre conscience que Dieu se fait proche, il nous rejoint pour que nous le retrouvions. Etre pèlerin, c’est donc ultimement accueillir la grâce de Dieu en vue de se convertir, c’est-à-dire de se tourner vers Dieu. C’est entrer davantage dans l’amitié avec le Seigneur qui ne peut que me réjouir, me consoler, me guérir et me combler. Alors bel été à chacun !