Chers amis du diocèse de Digne,
Nous voici au 1er mai, le premier jour du mois, traditionnellement dédié à la Vierge-Marie. Cela fait plus d’un mois et demi que le confinement se poursuit, et la perspective d’un assouplissement “mesuré” de ce temps si particulier, semble devoir s’étaler dans le temps… Alors, au-delà du doute, des incertitudes ou des “tensions intérieures”, vivons ce temps qui nous est donné avec Marie !
Elle saura nous guider, nous garder et nous aider à discerner ce qui est bien et bon ; Elle va être notre Joie en ces jours !
Vivre le mois de Marie !
Le mois de Marie est un mois cher au cœur des chrétiens, car il honore celle que nous désignons comme notre Mère, qui est la Mère de Jésus et la Mère de l’Église. Nous savons nous tournez vers Elle avec confiance, et l’on ne compte plus, dans nos régions, les lieux qui portent son nom.
Marie peut, et va, nous guider jour après jour si nous l’accueillions “chez nous” et si nous la suivons. Elle est une vraie “maîtresse spirituelle. Elle va nous aider à rencontrer Dieu en vérité et à vivre de Lui. Elle s’est toujours ouverte au don de l’Esprit Saint et à son action, dans une simplicité naturelle et profondément humaine. Marie est bien un “Maître spirituel” pour chacun de nous ; Elle nous apprend à nous abandonner à Dieu, à Lui faire confiance, à Le laisser agir en nous pour grandir dans la sainteté et dans le lien personnel avec Lui. Elle nous enseigne, non seulement à l’aimer davantage, mais surtout à nous laisser aimer par Lui, c’est-à-dire à faire que Sa volonté se fasse en nous, à être disponibles pour suivre Jésus au quotidien…
Elle nous garde aussi du Mal, elle est victorieuse du dragon [Apocalypse, 12]. Sa protection est si forte que tous les saints, dans les combats spirituels de la vie, se sont réfugiés sous sa garde en la priant avec foi. N’hésitons pas à nous tourner vers Marie dans la tentation, les difficultés de la vie personnelle ou familiale, les moments où nous perdons la paix, dans les tristesses qui accablent… Sa tendresse nous garde et nous rassure.
Voilà ce qu’écrit le Pape François en ce début du mois de mai : « Le mois de mai est désormais tout proche, mois où le peuple de Dieu exprime avec une particulière intensité son amour et sa dévotion pour la Vierge Marie. Il est de tradition, en ce mois, de prier le Rosaire (chapelet) à la maison, en famille. Une dimension, la dimension domestique, que les restrictions de la pandémie nous ont “contraints” à valoriser, également du point de vue spirituel. J’ai donc pensé proposer à tous de redécouvrir la beauté de prier le Rosaire à la maison pendant le mois de mai. On peut le faire ensemble ou personnellement ; c’est à vous de choisir selon les situations, en évaluant les deux possibilités. Mais, de toute manière, il y a un secret pour le faire : la simplicité […] » [Pape François, 25 avril 2020].
Comme le Saint Père nous y invite… prions le chapelet ! C’est la prière des pauvres et des saints, disait Bernanos ! Tous les papes et les grands saints l’ont encouragée et ont insisté sur la place centrale de cette prière dans la conversion, la garde du cœur et la croissance spirituelle. Le chapelet [5 dizaines de 10 “Je vous salue Marie”] peut se réciter seul, en couple, en famille (même par Skype !)… Il peut intégrer des passages bibliques, la méditation des Mystères [méditations sur la vie du Christ ou de Marie], des intentions personnelles ou communautaires… On peut le réciter en travaillant, en se promenant… Benoît XVI disait : « Le chapelet est une prière contemplative accessible à tous ».
Perspectives vers le post-confinement…
Les perspectives à court ou moyen terme nous semblent encore peu précises et délicates… Nous sommes peut-être fortement déçus et déstabilisé, en colère même devant cette absence de considération du besoin des croyants de se réunir pour célébrer… car nous pensions que bientôt tout allait reprendre, presque comme avant. C’est le moment de faire confiance à Dieu et de nous abandonner… Nous ne maîtrisons pas grand-chose ; c’est un exercice difficile mais décapant… et Marie va nous y aider !
Voici les conseils de Mgr Bruno Valentin [Aleteia 29 avril] : « Devant cette situation, nous nous interrogeons sur la conduite à tenir : que faire ? Nous révolter, ou subir ? Obéir, ou résister ? Choisir la franchise, ou la clandestinité ? … “Que devons-nous faire ?” La question est d’autant plus essentielle, pour nous, qu’elle traverse tout l’Évangile […]. À chaque fois, la réponse donnée est substantiellement la même : croire et se convertir, en optant pour les comportements qui le montrent ». Les deux directions qui nous sont proposées : grandir dans la Foi et nous convertir, sont deux clés de notre vie chrétienne, clés pour lesquelles la Vierge-Marie sait nous conduire. Deux points qui peuvent orienter mes efforts ou ma prière, car ultimement cela dépend de mon ouverture à la grâce, et c’est eux qui vont me donner la vraie joie !
Une dernière proposition : relire l’encyclique Laudato Si du Pape François. Ce n’est pas un texte sur Marie, mais sur ce que le Pape appelle l’écologie intégrale. Vous verrez ce texte de 2015 prends une actualité prophétique dans le contexte actuel. N’hésitons-pas à concrètement voir ce qu’il me dit pour ma vie personnelle ou ecclésiale aujourd’hui.
Faire fructifier ce que nous avons vécu
Il nous revient peut-être de faire fructifier ce que nous avons vécu, expérimenté ou traversé durant cette période délicate et douloureuse pour beaucoup ; pas comme une fin en soi, mais comme une “expérience” dont on peut tirer un enseignement :
• Vous vivez un jeûne eucharistique qui est difficile… mais qui peut nous faire grandir dans l’approfondissement du sens profond de ce qu’est la Messe, une participation à l’offrande de Jésus pour entrer dans une dynamique de Salut… Ce jeûne eucharistique forcé doit faire grandir mon désir de le recevoir, de m’y préparer, d’en vivre… au-delà d’une simple “habitude” ou d’un “droit acquis”… Nous re-communierons avec joie !
• Nous avons vécu “presque” seul notre Foi, ou du moins sans la présence visible de notre communauté habituelle ; que le désir de faire grandir (dès que ce sera possible) la vie fraternelle de la communauté (sans critique, jugement ou exclusion), où mystérieusement le Seigneur nous a placé, s’affermisse et porte du fruit…
• Nous avons testé un isolement forcé qui peut nous faire goûter à la valeur du silence, du retrait ou de la contemplation… dans ma prière, dans nos célébration, dans nos vies.
• Nous avons été attentif les uns aux autres pour prendre des nouvelles, veiller sur chacun ; que cette belle habitude se poursuive et prenne de l’ampleur…
• Nous avons découvert combien facilement les nouvelles circulent, vraies ou fausses, et nous nous sommes peut-être laissé attirer par cette frénésie d’infos… Adoptons comme critères ce que les psaumes nous disent : vérité et charité ensembles donnent la seule direction qui rendent heureux et paisibles…
• Nous avons expérimenté une certaine sobriété (déplacements, occupations, repas, distractions, futilités…) ; peut-être est-ce un chemin providentiel qui s’ouvre devant nous pour un plus juste respect de la création et de sa sauvegarde…
• Nous avons appris à prier à la maison, à goûter la Parole de Dieu, à dire notre chapelet, à prier en couple ou en famille… Pourquoi ne pas poursuivre cette belle expérience qui nous rapproche de Dieu, nous fait entrer dans son intimité et nous réjouis…
• Nous découvert que beaucoup souffraient, étaient angoissés, traversaient une épreuve… Que cette attention aux plus fragiles perdure et soit au cœur de notre vie fraternelle…
• Nous avons découvert que la vie est un don et qu’elle est fragile ; un minuscule microbe peut bouleverser très vite tout ce que l’on a construit… Que nous sachions nous centrer sur l’essentiel, ce qui dure et donne la vraie Joie. Dieu est là pour cela…
Beau mois de Marie à chacun !
Gardons courage, le Seigneur est là, à nos côtés, et Marie, Mère de Miséricorde, nous accompagne jour après jour. Restons bien unis par la prière, l’amitié et le service commun du Seigneur et de nos frères. Je vous transmets avec joie la bénédiction du Seigneur.
Pour nous aider :
– Voir les sites internet ou pages Facebook de vos paroisses. N’hésitez-pas à contacter votre curé ou son CPP pour avoir des infos, des nouvelles, les initiatives en cours…
– Les textes et aides diocésaines (comment se confesser, communion spirituelle, messages diocésains, Services diocésains…) sont sur ce même site diocésain.
– Un service d’écoute a été mis en place (avec n° vert) dans le diocèse.
– Des sites nationaux peuvent aider : eglise.catholique.fr ; aleteia.org ; ktotv.com …